1er mouvement : rue Saint-André-des-Arts
Rue Saint-André-des-Arts. Je sonne à la porte donnant sur la rue.
« - Allo, c'est Broutin ! » La porte s'ouvre. J'entre dans le sas. La deuxième porte s'ouvre qui mène à l'escalier étroit. Je monte jusqu'au 2ème étage. La porte de l'appartement s'ouvre sur un Isou portant un bonnet de laine quelle que soit la saison.Nous échangeons les politesses habituelles. Je rentre dans la petite entrée. A gauche une pièce minuscule : salle de bain / cusine / atelier. Un lavabo, une baignoire - qui en période de peinture sert de séchoir pour les toiles - un wc. A droite deux petites pièces en enfilade. Le tout dans une vingtaine de mètres carrés. La première avec ses bibliothèques qui servent à ranger les manuscrits, les livres et les travaux en cours. La deuxième où ont lieu nos échanges. Un lit au fond à droite, une petite table devant la fenêtre sur cour, une chaise en bois. Une penderie à gauche dans laquelle il range ses vêtements. Sur la table le travail du jour. Un cahier d'écolier dont il arrache les pages au fur et à mesure qu'il écrit. Le tout sur un morceau de moquette bleue récupéré dans les chutes de la moquette de la chambre. Si nous avons peu à dire, il reste assis sur la chaise et je suis debout contre la fenêtre. Une chaleur suffocante : 25° tout l'hiver. Si nous devons parler plus longuement de nos projets communs, il va s'assoir sur le lit, je tourne la chaise vers lui et je m'assieds à mon tour. Une fois par mois nous quittons l'appartement ensemble pour aller au restaurant.
Oeuvre d'art corporel lettriste. Broutin 2016